Constitution Historique

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La Franc Maçonnerie est une immense communauté : son vœu de s’agrandir lui permet de s’entourer d’esprits qui apportent leur regard sur le monde d’aujourd’hui et viennent s’y enrichir des valeurs héritées de la tradition.

compequMais en devenant si grande, la Franc-Maçonnerie ne peut rassembler, sous la même voûte, dans leurs multiples différences, tous ses frères ; parfois, même, des dérives se font jour, des actes contraires à notre engagement maçonnique altèrent notre travail… Alors, comme le compagnon, il faut reprendre la route, il faut partir, il faut aller rebâtir, ailleurs…

C’est ainsi que le 4 décembre 2000, Bernard Merolli démissionne de la GLNF. Il ne donne aucune consigne à ses Frères, laissant à chacun sa liberté de conscience pour savoir s’il devait faire de même.

Dans l’heure qui suivit sa démission 54 frères s’engagèrent à ses cotés rejoints par beaucoup d’autres dans les deux mois suivants.

C’est ainsi que très rapidement les instances de la Grande Loge Nationale des Francs-Maçons d’Italie voulurent nous rencontrer.

Bernard Merolli dirigera notre délégation. Notre première rencontre eut lieu en Toscane.

Outre la surprise que nous avons eue lorsque nous nous sommes rendu compte que nos frères italiens avaient suivi avec une attention très forte les événements survenus dans les Alpes Maritimes, et qui ont conduit à nous éloigner de notre Obédience d’origine, ils semblaient tout connaître de nous.

Le récit qu’ils nous firent de leur propre histoire ne pouvait que permettre un accord entre nous.

Eux aussi ont vécu les dérives de la Franc-Maçonnerie ; ils décidèrent, il y a quelques années, de quitter le Grand Orient d’Italie, peu avant que le scandale de la Loge P2 n’éclabousse toute la société italienne.

Au coté du Souverain Grand Commandeur Fausto Bruni, 28 membres du Suprême Conseil et des Loges du REAA démissionnèrent emportant de droit, comme l’a reconnu la Justice Italienne ( en 1ère instance, puis en appel et en cassation) la Patente de 1805 et les archives du Suprême Conseil.

Ils fondèrent ensemble une obédience la Grande Loge Nationale des Francs-Maçons d’Italie.

Cette patente qui fut à l’origine de la création du Suprême Conseil du Rite Écossais Ancien et Accepté en Italie, ironie de l’histoire fut signée par les Français, de Grasse-Tilly, Pyron, Vidal, etc. Et son premier Souverain Grand Commandeur en fut aussi un français, le Prince Eugène de Beauharnais.

Le contact que nous avons eu avec Cesare Cocchi, Grand Maître de la Grande Loge des Francs-Maçons d’Italie nous a payé et consolé de biens des instants difficiles, ce diplomate de profession parlant à la perfection notre langue a su trouver les mots justes pour nous exprimer la joie qu’il avait de nous accueillir et la connaissance exacte des souffrances que nous avions endurées car eux aussi avaient beaucoup souffert.

Nos frères italiens ont donc consacré le District de France en nous laissant la plus grande des latitudes pour nous développer… Mais avec pour seule consigne – et comme on le comprend ! -, la plus grande des vigilances en ce qui concerne le recrutement. Nous aussi refusions d’intégrer dans notre nouvelle chaîne fraternelle le moindre virus…

Notre premier atelier, la Respectable Loge Donatello à l’Orient de Nice, fut consacré en présence des Instances Nationales d’Italie.

Nous étions heureux et formulions l’espoir que cette nouvelle aventure fraternelle constitue le creuset alchimique dans lequel nous allions sans aucune entrave ni pesanteur créer les bases d’une nouvelle fraternité.

Nous avons acquis une expérience et nous l’avons payée au prix fort.

Certains ont oublié qu’au centre de toute organisation il n’existe nulle autre valeur que l’homme.

Si nous voulons, par notre exemple et notre engagement spirituel faire connaître au monde le vrai visage de la Fraternité, il n’y a qu’une seule voie et qu’un seul principe :

la sagesse pour comprendre et non pour imposer nos vues,

la force pour nous défendre et non pour combattre,

la beauté pour illuminer notre vie et non pour briller de valeurs superficielles.

En quelques mots, nous avons tracé par ces lignes notre naissance :

Le 30 novembre 2003 nos trois premières Loges, la RL Donatello n° 1, RL Garibaldi°2 et La RL LaVera Croce°3 s’érigèrent et se constituèrent en Grande Loge des Francs-Maçons de France en présence du Député Grand Maître de la Grande Loge des Francs-Maçons d’Italie qui installa selon les anciens usages son premier Grand Maître le TRF Michel Mosser.

Depuis plus de trente Loges ont été consacrées, notre obédience devenue la Grande Loge Traditionnelle & Moderne de France, nos statuts et règlements ont été travaillés et portent des innovations importantes et originales.

L’Italie, L’Espagne, Le Portugal et la France ont ouvert un espace de réflexion pour que les lignes bougent tout en restant dans notre tradition.

Le franc-maçon est un clerc dont le rayonnement spirituel doit éclairer le monde.

Au travers de sa propre perfectibilité il incarne cet être en puissance qu’évoque Aristote.

La pratique sacrée de la maçonnerie lui permet de devenir un être en acte qui se réalise et s’accomplit pour découvrir la parole du Grand Architecte de l’Univers.

Nous laissons notre conclusion à notre Frère Bruno Etienne dans son livre Une Voie pour l’Occident, Ed Dervy il écrit :

« Je pense que par compassion nous devrions laisser à nos frères « clubistes » la possibilité de faire l’expérience d’un petit tour à l’extérieur ; mais au moins qu’ils aient le courage et la cohérence de créer un vrai club en nous laissant nous, avec la Veuve et l’ânesse maçonnique qui porte les reliques sans le savoir ; Ils peuvent même emporter avec eux Voltaire Renan… Nous garderons la Chaîne d’Union, Joseph de Maistre et l’Emir Abd El Kader. Nous serons les gardiens du temple et de la tradition car nous sommes ce tiers ordre des veilleurs qu’espérait Wilfrid le père de Théodore Monod. Puis quand ils auront bien jeté leur gourme et leur tablier aux orties et qu’ils se seront brûlés les ailes aux feux de la rampe, ils reviendront dans la maison du Père et alors nous tuerons le veau gras en leur honneur. Et l’acacia refleurira.« 

Ainsi, vit et grandit maintenant, la Grande Loge Traditionnelle & Moderne de France, non point pour diviser, mais pour étoffer ; non point pour rivaliser mais pour prendre sa part à l’œuvre ; non point pour enlever à d’autres mais pour élargir encore et toujours le cercle… Ce cercle au centre duquel se trouve le Franc-maçon, fidèle à la régularité Maçonnique et à laquelle nous sommes, par nature, profondément attachés.

Ces valeurs que nous venons de mettre en avant, tout au long de notre propos, doivent apparaître pour ceux qui nous lisent et nous découvrent comme notre force et symbolisent l’authenticité de notre jeune histoire.

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